Commémorations de l’armistice du 11 novembre
Ce mardi 11 novembre 2025, Noémie et Augustin, élèves en classe de IIIè du collège de l’école Sainte-Sophie ont eu l’honneur de participer aux commémorations de l’armistice du 11 novembre, organisées par l’Ambassade de France. Ils étaient accompagnés de Madame Mercier-Maire, directrice du collège, et de Madame Rappenne, leur professeur d’histoire-géographie.
Une première cérémonie s’est déroulée dans le carré militaire du cimetière Notre-Dame, en présence de Monsieur Bouchard, Ambassadeur de France au Luxembourg, de représentants de la commune de Luxembourg, des services de l’Ambassade de France et des associations d’Anciens combattants. Après un discours de Monsieur Bouchard, des élèves issus de différents établissements ont lu des textes en lien avec la Première Guerre mondiale et d’autres conflits plus récents. Des élèves d’origine afghane et libanaise, étudiants au Lënster lycée, ont ainsi témoigné de leur vie dans ces pays et de leur joie de résider aujourd’hui au Luxembourg. Noémie et Augustin ont pour leur part lu un discours écrit par Maurice Genevoix.

Discours de Monsieur Bouchard, Ambassadeur de France au Luxembourg

Lecture de Noémie et Augustin
Une deuxième cérémonie a ensuite eu lieu pour un dépôt de gerbes devant la Gelle Frä. Elle a été suivie d’une réception chaleureuse organisée par Monsieur l’Ambassadeur dans les salons de la Résidence de France.

Nos élèves avec les élèves de IIIè représentant le lycée Vauban

Notre délégation en présence de Monsieur l’Ambassadeur
Cette matinée, très émouvante et solennelle, a été l’occasion de se remémorer les sacrifices faits par les soldats de la Première Guerre mondiale et d’appeler au pacifisme.
Texte lu par Noémie et Augustin :
Maurice Genevoix est un écrivain et poète français. Officier de réserve, il a combattu pendant la Grande guerre et a été grièvement blessé en 1915. Il a tiré de cette expérience un recueil de récits de guerre rassemblés sous le titre Ceux de 14.
Le 18 juillet 1968, Maurice Genevoix a été invité à prononcer un discours lors des commémorations de la 2ème bataille de la Marne. C’est un extrait que ce discours que nous avons choisi de vous lire ce matin.
« Cette nuit de juillet 1918, je l’ai vécue loin du front. Grand blessé, mutilé, réformé, j’étais venu passer deux ou trois jours dans une bourgade du Val de Loire. Vers onze heures, j’étais descendu, jusqu’au fleuve, seul, m’étais assis sur le sable d’une grève. C’était la paix d’une tiède nuit d’été. Par intervalles, le glissement d’un poisson à fleur d’eau éveillait un chuchotis fluide dont s’amplifiait encore le silence de l’immensité. Et dans ce silence… Il me parut soudain qu’un bourdonnement puissant battait là-bas sous l’horizon. Appuyé d’une paume sur le sable, j’écoutais. Étais-ce mon sang que je sentais battre ainsi, ou ces pulsations de l’espace qui sourdement ébranlaient le monde, un autre monde, déjà et de nouveau le mien ?
Car je ne pouvais plus douter. J’étais rejoint et traversé par les ondes d’un bombardement monstrueux. La distance n’y faisait rien. Cela dépassait toute mémoire. J’étais là-bas, sous ce bombardement lointain où mes sens, bien avant moi, reconnaissaient l’aboi des obusiers, les salves galopantes des canons de campagne, la scansion lourde des pièces sur la voie ferrée, l’enfoncement des entrailles du sol et aussitôt la croulante éruption des énormes obus de rupture. Mes camarades, mes camarades ! […] Il faut avoir senti, à la poussée d’un parapet contre l’épaule, la brutalité effrayante d’un percutant qui éclate ; avoir entendu pendant des heures, du fond de l’ombre, en reconnaissant toutes leurs voix, monter les gémissements des blessés ; avoir tenu contre soi un garçon de vingt ans, la minute d’avant sain et fort, qu’une balle à la pointe du cœur n’a pas tué tout à fait sur le coup, et qui meurt, conscient, sans une plainte, les yeux ouverts et le visage paisible, mais de lentes larmes roulant sur ses joues.
Vous étiez là, mes camarades. C’est pour vous, pour vous tous que je parle. Vous êtes là comme au premier jour. Et vous voyez : votre pays se souvient de vous. Il sait qu’il faut vous respecter, vous entourer, vous remercier – et vous croire. L’Histoire de France a besoin de vous. »